BDA (« Base de Donnée Archéologique »), base ouverte et collaborative de sites archéologiques : retours sur une expérience de près de 30 ans
Thomas Perrin  1, *@  
1 : Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés  (TRACES)
École des Hautes Études en Sciences Sociales, Université Toulouse - Jean Jaurès, Ministère de la Culture et de la Communication, Institut national de recherches archéologiques préventives, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR5608
Maison de la Recherche, 5 allée Antonio Machado 31058 TOULOUSE Cedex 9 -  France
* : Auteur correspondant

BDA (pour « Base de Données Archéologique », https://bda.huma-num.fr/) est une base de données de sites archéologiques. Créée en 1994 sous le logiciel Filemaker Pro© dans le cadre d'un travail universitaire personnel, sous le nom de BasePréRéc (pour « Base de données sur la Préhistoire Récente »), elle avait (et a toujours) pour objectif de recenser les sites archéologiques connus et publiés en en précisant les différentes occupations et leurs caractéristiques (vestiges mobiliers et immobiliers, datations, contexte sédimentaire, etc.). Elle s'organise autour de trois modules princeps : le module « Sites » en présente les caractères principaux ainsi qu'un bref historique des recherches, le module « Occupations » présente des informations plus détaillées de chacune des principales occupations et le module « Dates » rassemble les datations radiocarbone associées. D'autres modules thématiques (« silex », « métal », etc.) ou thésaurus la complètent.

Le but premier de cette base est de rassembler les informations essentielles et contrôlées sur les gisements archéologiques et leurs différentes occupations, d'en connaître la chronologie, la bibliographie essentielle, etc. Cette notion de contrôle qualitatif des données saisies est fondamentale dans BDA, afin d'assurer la fiabilité des informations disponibles. Des recherches par faciès culturels, par régions, par dates, par type de mobilier présents ou autres sont aisément réalisables.

Son second but est de pouvoir produire facilement et rapidement des cartes justes. Toutes les informations y sont en effet géoréférencées et les données peuvent alors être exportées vers un système d'information géographique (SIG) ou même, depuis quelques mois, être interrogées directement depuis le SIG. Un module simple de cartographie en ligne sera prochainement ajouté.

S'il s'agissait initialement d'un outil strictement personnel, elle avait néanmoins été conçue dès le départ comme pouvant évoluer vers un outil collaboratif susceptible d'intéresser d'autres archéologues, ce qui fut le cas à partir de 2008. Toutefois, il est rapidement apparu que la solution logicielle Filemaker Pro© n'était que très peu adaptée à un travail collaboratif aisé et à l'ouverture libre de la base. Il a fallu plusieurs années et programmes collectifs pour pouvoir obtenir des financements permettant de convertir BDA en PostgreSQL/PHP ; c'est chose faite depuis 2021, et BDA est donc depuis un outil parfaitement libre et ouvert. Cependant, pour des raisons évidentes de protection du patrimoine archéologique et du maintien de la cohérence de la base, seuls les utilisateurs référencés peuvent avoir accès à toute la base, à la localisation précise des gisements et contribuer à son enrichissement. Les visiteurs lambda n'ont accès qu'à une version simplifiée de la base « Sites ».

Cette communication propose un retour d'expérience sur cette base de données ouverte et collaborative et ses presque 30 ans d'existence et d'évolution.


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