Spiridon, sauvegarder et faire vivre les archives céramologiques
Paul François  1, *@  , Guergana Guionova  1, 2@  
1 : Laboratoire dÁrchéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée
Aix Marseille Université, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7298
2 : CNRS
UMR 7298
* : Auteur correspondant

Le Laboratoire d'Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée (LA3M) mène des études céramologiques sur le pourtour méditerranéen et notamment le sud de la France depuis les années 60. À ce titre, il conserve, exploite et produit des archives de recherche dont la forme a nécessairement évolué avec les méthodes et technologies. L'enjeu du projet Spiridon est de traiter cette documentation – qui concerne plusieurs dizaines de milliers de céramiques – afin d'une part d'en assurer la pérennité via un archivage et de la valoriser grâce aux outils numériques. Spiridon se démarque donc d'autres initiatives de bases de données céramologiques en ligne par cette double mission. Cette communication entend exposer les choix méthodologiques et techniques qui ont prévalu à l'élaboration du projet.

Deux sources principales d'archives sont au cœur du projet : des données inscrites sur fiches papier, avec des dessins sur calque et des photos argentiques, et des dossiers entièrement numériques. Pour promouvoir des archives vivantes, il était exclu de ne permettre la consultation que de copies numérisées des anciennes fiches. Spiridon impose donc l'interprétation des archives – quelle que soit leur source, physique ou numérique – au préalable à leur intégration dans la base : c'est une étape majeure permettant l'homogénéisation des informations. L'interface ainsi produite permet de reconnecter des informations dissociées mais intimement liées (description, données graphiques, site d'origine) et de les visualiser simultanément. Le traitement des archives pose principalement deux problèmes dans le cas de ce projet : l'exhaustivité et la fiabilité de l'information. Concernant l'exhaustivité, de nombreuses images en double ou triple, par exemple, n'ont pas fait l'objet d'un enregistrement. Quant à la fiabilité, la question se pose au vu de l'évolution des interprétations en 60 ans de recherche archéologique : puisque la base accueille tant des données récentes que plus anciennes, il faut pouvoir identifier l'âge de l'information et la connecter à des données bibliographiques en évolution. 

La valorisation du fonds du LA3M consiste en deux aspects : d'une part faire de ces archives un outil pour de nouvelles recherches au sein du laboratoire ; d'autre part en faire un outil de diffusion et d'identification, pour une communauté plus large, chercheurs et étudiants. La base de données qui sous-tend Spiridon est donc conçue afin de répondre à des problématiques de recherche qui font la particularité de l'école aixoise : l'étude des ateliers et les techniques de production potière. Elle repose sur un Système d'Information Géographique (PostGIS) permettant la géolocalisation des lieux de production (ateliers) et de consommation des céramiques étudiées. À ce titre, Spiridon offre aux archives du XXe siècle une nouvelle perspective grâce à des outils qui n'en étaient alors qu'à leurs balbutiements.

 En nous appuyant sur l'expérience de la conception et mise en œuvre du projet, nous montrerons donc comment nous avons déployé des technologies permettant la science ouverte (Stockage Nakala, liens HAL) tout en autorisant une disponibilité rapide de l'outil. 


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