Chronocarto est né dans les années 2010, d'un double besoin : pouvoir travailler à plusieurs et à distance sur des fichiers géoréférencés et assurer les liens entre les archéologues et les géophysiciens qui sont souvent présents mais en décalé sur le terrain, et ainsi mieux confronter les travaux des uns et des autres.
Le laboratoire AOROC (ENS-CNRS) a donc créé en collaboration avec les sociétés Géocarta et Yebni une application de manipulation de données géographiques sur le Web (Web-SIG) issue de l'application GCServer et développée avec des outils libres. La plateforme en ligne appelée Chronocarto (https://www.chronocarto.eu) est hébergée sur la très grande infrastructure de recherche TGIR Huma-Num et a été conçue pour être utilisée par des archéologues sans formation spécifique à la géomatique. L'application permet l'archivage et l'affichage de données archéologiques. Pour les données géoréférencées la plupart des formats de données sont reconnues que ce soit en vecteur (shape, geojson, kml, csv, Excel) ou en raster (Geotiff, tif, png, gif etc.) et tous les systèmes de projection cartographique ou géographique peuvent être utilisées. Des documents non géoréférencés (PDF, DOC, AVI, liens) peuvent également être intégrés.
Chaque site archéologique ou territoire analysé est intégré dans un projet, qui est lui-même composé de dossiers contenant chacun des cartes permettant d'organiser la visualisation des données par thématique ou zone de restitution géographique.
Plusieurs niveaux d'utilisation de la plate-forme sont proposés.
Une version « bac à sable (Sandbox) » est tout d'abord disponible pour tester l'application, ce qui permet l'intégration et la visualisation de données archéologiques dans un projet test sans avoir besoin de code d'accès (Chronocarto fab) https://www.chronocarto.eu/spip.php?article16&lang=fr).
Pour pouvoir aller au-delà il faut déposer une demande auprès de l'équipe de Chronocarto. Cela permet d'obtenir des codes d'accès privé pour un chercheur ou les membres d'une équipe permettant un travail collaboratif sans que les données soient accessibles publiquement. Ce projet peut devenir « public » si dans un second temps l'objectif est de restituer l'ensemble de ces données au-delà du groupe de recherche.
Mais au-delà du stockage, du travail collaboratif et de la restitution visuelle (2D et 3D) pour un large public des données archéologiques, la plateforme est aussi un outil de publication à part entière. L'originalité réside dans cette possibilité de restituer une connaissance archéologique par le biais de données interrogeables et d'un discours interprétatif. Cette mise en ligne des données, réalisée généralement après une publication scientifique plus classique, s'inscrit dans la perspective d'une science ouverte et de la mise en place des Plans de Gestion de données.
Les projets réalisés sur les sites du Vieil-Evreux, Grand, Port Sec (Bourges) permettent de présenter les différentes possibilités offertes par la plateforme Chronocarto en matière de stockage, partage, réutilisation et restitution grand public de données et d'une connaissance archéologique.